"Les shawaks d'Anatolie", de Karim Oz, les films d'Arte
il faut voir la vidéo de Karim Oz, cinéaste kurde...
... et surtout la scène inoubliable où on voit un jeune homme assis sur la marche la plus haute d'un camion fermé, qui tient dans ses bras un agneau noir et blanc, le regarde longuement, avec une intensité, une profondeur inouïe, plongeant dans ses yeux comme s'il voulait l'interroger, à la fois pénétrer son âme et imprégner de la sienne celle du jeune animal, tête serré contre son front - une communion quasi mystique parfaite car l'agneau rassuré lui rend exactement le même regard -... et au bout de quelques minutes la porte qui s'ouvre… et après un baiser dans lequel il met tout son amour, toute sa vie, le jeune homme s'en détache, le pose doucement sur le seuil... se retourne et se tasse soudain, recroquevillé sur lui-même, la tête entre ses mains vides du petit compagnon qu'on égorge à ses cotés, derrière, secoué de sanglots... c'est de tous les films, que j'aie jamais vus, cette scène-là qui m'a et de beaucoup le plus bouleversée. Il fallait l'écrire.
Cliquer sur l'image captée de l'écran.
Le ton est pontifiant, très débordien, mais il faut visionner cette vidéo tout de même...
.. Où l'on voit comment la société d'ultra consommation et d'ultra misère traite les animaux dont nous nous nourrissons. J'ai hésité à l'envoyer, n'ayant pu la regarder qu'aux deux tiers. De cette incommensurable barbarie, nous périssons aussi (encéphalite spongiforme, sida sans doute, intoxications dans les restau rapides ou lents etc..) Navrant. Merci au site "actif et miltiant" qui l'a mis dans ses favoris (lien).
Note : pour visionner la vidéo, il faut certifier que vous avez plus de 18 ans ! superbe hypocrisie par ailleurs, mais baste, ici c'est plutôt bien : la société qui génère cet inregardable "protège" donc ses enfants en l'empêchant de voir, mais pas de la barbarie qu'il représente, au contraire car c'est ainsi qu'elle perdure et s'accroît : il ne faut pas qu'ils puissent voir car s'ils voyaient, ils refuseraient de consommer ces sauces, pâtés faits de poussins broyés (et d'autres infâmes mixtures) et à terme, tout l'univers marchand qui sécrète cette férocité s'écroulerait. Il faut donc, justement pour les en protéger, qu'ils sachent, les laisser voir la réalité derrière le mythe, le joli petit poussin, l’œuf à la coque du petit déj, les livres d'images scolaires, la ferme et ses animaux avec lesquels ils apprennent à lire, et les films à la Disney.
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